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Des buses et équipements adaptés à la ré Des buses et équipements adaptés à la réduction de la dérive

L’emploi de buses anti-dérive permet de réduire la largeur de la ZNT, à condition d’utiliser des éléments en bon état.

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La buse est l’élément le moins cher d’un pulvérisateur mais c’est aussi le plus stratégique. En effet, la bouillie transite obligatoirement par ce petit accessoire qui coûte entre 3 et 10 euros. C’est aussi l’élément principal pour la réduction de la dérive et l’investissement qui est le plus à la portée de tous les agriculteurs.

Un grand choix de buses

Quatre grands types de buses sont disponibles sur le marché du traitement des cultures basses. La buse à fente classique standard est celle qui est majoritairement installée, selon les techniciens qui effectuent les contrôles techniques de pulvérisateurs. Sa plage de pression est comprise entre 2 et 3 bars. Au-dessus de 3 bars, elle forme des gouttelettes trop fines qui sont très sensibles à la dérive. La buse à fente classique basse pression est la cousine de la précédente mais sa plage d’utilisation est plus importante, de 1,5 à 3 bars. Cette plus faible pression autorise la formation de gouttes plus grosses, moins sensibles à la dérive. Le troisième type est la buse dotée d’une pastille de calibrage, ou buse à dérive limitée. Cette pastille calibre la bouillie à l’entrée. En dessous, une chambre de décompression permet de faire chuter la pression de la bouillie, créant des gouttes de plus gros diamètre, limitant ainsi la dérive. La plage d’utilisation est comprise entre 2 et 3 bars. La buse à injection d’air complète l’offre. Comme la buse à fente classique, elle se décline en deux versions avec la solution standard pour une utilisation entre 3 et 6 bars et la version basse pression qui peut fonctionner entre 2 et 5 bars. Le principe de cette buse est de créer un appel d’air par effet Venturi. La bouillie se charge alors en air, ce qui augmente la taille des gouttes.

L’injection d’air en question

Si les buses à injection d’air ont montré leur efficacité dans la limitation de la dérive, nombre d’agriculteurs s’interrogent sur leurs performances sur le traitement puisqu’elles augmentent la taille des gouttelettes et engendrent une répartition moins homogène. Arvalis-Institut du végétal s’est penché sur la question en conduisant de nombreux essais. Ces tests ont montré que tant que le volume de bouillie est suffisant, les résultats sont équivalents à ceux d’une buse classique. Néanmoins, les résultats diffèrent légèrement en fonction des produits. Avec du glyphosate, toutes les buses réalisent une bonne performance mais les effets sont meilleurs lorsque le volume de bouillie diminue. C’est surtout pour les herbicides de contact que l’injection d’air est moins efficace que la buse à fente classique mais cette différence s’observe principalement à bas volume. De leur côté, les herbicides racinaires ne sont sensibles ni au type de buse, ni au volume de bouillie.

Des buses en bon état

À chaque hivernage ou entre deux périodes de traitements, une fois le dernier rinçage terminé, la priorité est de contrôler l’état des buses. On commence par les nettoyer avec une brosse et un pulvériseur aérosol spécialement conçu à cet effet. Ensuite, un simple contrôle de débit peut suffire pour détecter une éventuelle usure. Si vous n’avez pas le temps, il n’est pas nécessaire de les faire une par une. Deux buses par tronçon sont un échantillon suffisamment représentatif pour un simple contrôle. Au-delà de 10 % d’usure moyenne par tronçon, il est préférable de remplacer les buses usagées par des neuves afin de garder un haut niveau de précision. Les bouchages pendant le traitement, même s’ils se font plus rares avec l’arrivée de nouvelles formulations et l’abandon progressif des poudres, doivent aussi être gérés avec prudence. Le débouchage mécanique avec un fil de fer ou même un canif sont à proscrire car ils endommagent définitivement la buse. L’emploi d’une bombe aérosol, qu’on aura préalablement stockée dans le compartiment de rangement des EPI est la solution à privilégier.

Une manche à air pour les grands vents

Le ministère de l’Agriculture met à jour régulièrement la liste des buses reconnues officiellement comme présentant une efficacité minimale de 66 % pour réduire la dérive de pulvérisation. Dans cette liste se trouve aussi désormais le dispositif Twin Force d’Hardi-Evrard. Il est néanmoins important de préciser que, quels que soient les dispositifs mis en œuvre, il est interdit de traiter dès que la vitesse du vent atteint une intensité supérieure à 3 sur l’échelle de Beaufort, soit environ 19 km/h. Les limites de ces manches à air, qui se trouvent autour de 28 km/h, ne seront donc pas atteintes en France. Sur ce dispositif, deux turbines, situées sur chaque bras de la rampe, alimentent une gaine d’air. Ce dernier est ensuite évacué par des trous. Le jet d’air modifie la direction du produit pulvérisé, en fonction des réglages, à plusieurs centimètres au-dessus des cultures. L’orientation des buses et du jet d’air est simultanée, elle se corrige en continu depuis la cabine, vers l’avant ou l’arrière. Ce système pointu demande de l’attention et il faut modifier le réglage à chaque changement de direction, en fonction du sens du vent.

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